mardi 20 décembre 2016

Courrier Profs 20/12/2016 - Droit d'alerte et demande d'audience auprès du Rectorat

L'équipe enseignante du collège Janusz Korczak
Rue Janusz Korczak
94450 Limeil-Brevannes

Copie : Monsieur l'Inspecteur d'Académie
Copie : Mme LECOUFLE, Maire de Limeil-Brévannes et Conseillère Départementale du Canton de Villeneuve-Saint-Georges
Copie : M. YAVUZ, Conseiller Départemental du Canton de Villeneuve-Saint-Georges
Copie : sections syndicales FO, SNES et SNEP
Copie : association de parents d'élèves GIPE, FCPE et PEEP


Limeil-Brévannes, le 20 décembre 2016


A l’attention de Madame la Rectrice de l’Académie de Créteil
S/C de Madame la Principale du collège J. Korczak



Objet : Droit d'alerte – création d'un 2ème poste de CPE et de nouveaux postes d'AED

Madame la Rectrice,

L'ensemble de l'équipe pédagogique du collège Janusz Korczak fait appel à vous pour vous alerter sur la situation de détresse que vivent les personnels de l'équipe éducative et pédagogique, les élèves et parents d'élèves de ce collège du Val de Marne depuis son passage en REP en 2015. Cette situation est devenue explosive dès septembre 2016 : elle met en péril aussi bien les missions d'enseignement que la sécurité des élèves et de votre personnel.

Les cinq courriers que nous avons envoyés à l'Inspection Académique et les deux audiences qui nous ont été accordées n'ont pas permis de rassurer les équipes ni d'apporter de réelles solutions à la crise rencontrée. Nous vous les transmettons en pièce jointe.

Face à la situation exceptionnelle qu'a vécu ce collège (équipe de direction incomplète pendant plus d'un mois, suspension de 3 surveillants, situation de débordements et droit de retrait le 17 octobre 2016, début d'incendie volontaire, mouvements de foule et piétinements, cas d'attouchement entre élèves, agressions verbale et physique contre élèves et enseignants, élèves urinant dans la cour et les couloirs, crachat sur la CPE, dégradations matérielles), les professeurs ne sont plus des enseignants tels que leurs missions statutaires le précisent : pour pallier le manque de personnels de vie scolaire, ils sont occasionnellement devenus des surveillants ; pour remédier rapidement à la recrudescence des incivilités ou incidents dans l'établissement, ils se sont transformés en standardistes pour prendre contact avec les parents ; ils multiplient les équipes d'ESS, les commissions éducatives ou conseils de discipline devenus pléthore car la direction, l'équipe de vie scolaire et l'équipe pédagogique n'ont plus les moyens humains d'effectuer de la prévention avec ces élèves. Devenus « multi-fonctions », cette équipe d'enseignants est au bord de l'épuisement, comme l’attestent les nombreux arrêts maladies liés au surmenage (sept en moins de six mois).

La reconquête de la réputation du collège Korczak débutée il y a de cela huit ans a été longue et laborieuse : elle a été possible à la suite d'un changement de direction qui est restée en place pendant 5 ans, grâce au travail formidable et à l’investissement de notre CPE depuis 10 ans, à une stabilisation des équipes pédagogiques et éducatives, à une multiplication des projets pédagogiques et éducatifs innovants, à une réflexion engagée avec les parents sur l'amélioration des rapports école-parents (plus d'ouverture, de possibilités de rencontres parents-professeurs avec notamment la création de l'atelier PEP's (Parents-Elèves-Professeurs) en 2001, des JPO  (Journées Portes Ouvertes) en 2003, la création de l'Espace-Parents en 2005). A cette époque, nous n’étions pas classés REP ... Mais la volonté et l'engagement indéfectible des personnels avaient permis cette nouvelle dynamique positive.
La stabilité de l'équipe éducative et pédagogique du collège Korczak a été la pierre angulaire de cette nouvelle réputation et elle a permis de voir le taux de réussite des élèves au brevet augmenter de manière régulière et significative (50,4 % en 2007 →  76,8 % en 2015). Les conditions d'apprentissage étaient à nouveau réunies. Mais force est de constater que les mutations des enseignants pour cause de mal-être au travail sont en hausse depuis l'année dernière et que d'autres collègues ont décidé d'emprunter cette même voie lors des prochaines campagnes de mutations car ils n'associent plus leurs missions d'enseignement à ce qu'ils rencontrent ici. Les équipes pédagogiques vont donc être renouvelées, s'accompagnant souvent de néo-titulaires ou de stagiaires inexpérimentés. Comment envisager de débuter sereinement leur carrière à Korczak dans les conditions que nous vous décrivons ? Eux aussi fuiront au bout d'un an et l'effet positif lié à la stabilisation des équipes pédagogiques disparaîtra à nouveau.

L'équipe enseignante a déposé un préavis de grève pour le jeudi 05 janvier 2017. Avec les délégués de parents d'élèves élus, nous vous sollicitons pour nous aider à obtenir de toute urgence des moyens supplémentaires pour faire face à une situation devenue intolérable :

  • Un diagnostic sécurité réalisé par les équipes mobiles de sécurité (EMS) du rectorat et par la Mission de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire.
  • La création de toute urgence d'un deuxième poste de CPE.
  • Des AED complémentaires (dont le nombre sera à déterminer en fonction du diagnostic sécurité qui sera diligenté dans l’établissement).

Nous vous remercions par avance de votre réponse et nous tenons à votre disposition pour vous rencontrer lors d'une audience au rectorat. Nous vous prions de croire, Madame la Rectrice, en l'assurance de nos salutations distinguées.

L'équipe enseignante du collège Janusz Korczak.

Pièces jointes : courriers des enseignants




vendredi 16 décembre 2016

Courrier GIPE 16/12/2016 - Relance demande de moyens humains supplémentaires à la Rectrice

G.I.P.E. Limeil Brévannes
Groupement Indépendant de Parents d’Elèves
http://www.gipe-limeilbrevannes.fr
www.facebook.com/gipe.limeilbrevannes
G.I.P.E. - Hôtel de Ville – CS 20001 – 94456 Limeil-Brévannes Cedex

Limeil-Brévannes, le 16 décembre 2016

Madame Béatrice Gille,
Rectrice de l’Académie de Créteil

Objet : Manque d’un 2ème CPE et de moyens humains au collège REP Korczak de Limeil-Brévannes

Madame la Rectrice,

Nous, représentants de parents d’élèves indépendants et majoritaires du collège Janusz Korczak de Limeil-Brévannes, venons de sortir d’audience avec l’inspection académique en accompagnant la délégation d’enseignants et leurs délégués syndicaux ce lundi 12/12/2016.
 
Pour la deuxième fois, cette délégation a été reçue par l’inspection et force est de constater que les problèmes remontés ne sont pas compris ni pris au sérieux puisqu’aucun moyen supplémentaire n’est accordé au collège. Sachez qu’il est passé REP depuis 2 ans et en catégorie 4 depuis la rentrée 2016.
 
Un seul chiffre : en 2013, avec 552 collégiens : 7,5 postes d’ASSED étaient pourvus (collège non REP à cette époque). En 2016, ce sont plus de 630 collégiens qui sont présents mais c’est toujours : 7,5 AED et 1 seule CPE qui sont affectés !
 
Suite à de nombreux incidents et dysfonctionnements depuis le début de l’année scolaire (manque de principale ajointe plus d’un mois, mise à pied et départ précipité de la majorité des anciens AED connus et respectés, etc.), une escalade de violence entre élèves mais aussi face aux adultes est constatée par les enseignants, par les personnels de la vie scolaire, par les personnels de service mais aussi par la direction et les parents.
 
Face à la multiplication des situations dangereuses pour les élèves et membres du collège (début d’incendie volontaire, message de la direction le 16 décembre dans les classes pour les élèves : «ne sortez plus au prochain déclenchement de l’alarme incendie, et si c'est vrai, tant pis, vous brûlerez ici », mouvements de foule, piétinements, déclenchements intempestifs de l’alarme incendie, crachats, racket, dessins vulgaires, attouchements, jeux violents tels le « sauvage challenge », agressions physiques et verbales à l’égard d’élèves mais aussi d’adultes, etc.) les enseignants ont fait part de leur souffrance au quotidien à leur hiérarchie pour demander de l’aide avec l’adjonction provisoire (le temps de statuer sur les effectifs) d’un second CPE et de nouveaux AED.
La seule réponse de l’inspection est : « votre établissement est doté de 7,5 AED, aujourd’hui 1 poste n’est pas encore pourvu mais il va l’être prochainement. Nous sommes ainsi très confiants sur le fait que ceci résolve tous les problèmes à très court terme » !!!

Alors que le collège est en REP, l’institution ne met aucun moyen complémentaire nécessaire et assure avec naïveté que l’escalade de violences depuis la rentrée (plus de 125 rapports d’incidents ont été remis à l’IA) va se résoudre seule ou éventuellement avec une formation sur la résolution de conflits !

Nous comprenons surtout qu’ils n’ont pas les moyens de répondre autre chose par manque de ressources allouées.

C’est pour cela que nous vous sollicitons directement car, côté parents, nous sommes très inquiets et avons vu des mouvements incontrôlables de foule, des bousculades, des enfants piétinés et blessés, des bagarres que ce soit dans la cour mais aussi aux abords sur le chemin d’accès au collège.

Nous vous avons bien vu dans la presse avec Mme la Ministre concernant la création de postes de CPE le 4 novembre 2016. Mais au-delà de l’effet d’annonce, alors que nous sommes en situation de crise dans le collège de nos enfants, l’inspection refuse d’attribuer le moindre moyen.
Pour nous, être en REP n’est pas une excuse pour banaliser la violence mais au contraire une occasion d’avoir des moyens complémentaires pour la limiter. Comme nous l’avons écrit à la DASEN, nous ne pouvons que constater que ses services privilégient la réaction à la prévention et qu’ils préfèrent mettre des EMS ponctuellement là où cela déborde (par exemple suite au droit de retrait des enseignants) sans porter la moindre attention aux situations qui sont en train d’exploser à court terme.
Avant d’en appeler aux politiques, nous vous sollicitons pour nous aider à obtenir de toute urgence :

=> Un diagnostic sécurité (le communiqué évoque : Les établissements qui le souhaitent pourront bénéficier d’ici la fin de l’année d’un diagnostic local de sécurité pour mesurer le niveau de violence à proximité et dans leurs murs. « Les résultats de ces enquêtes permettront de bâtir un plan d’actions cohérent et adapté aux réalités locales », espère la ministre. Ces diagnostics seront réalisés par les équipes mobiles de sécurité (EMS) du rectorat et par la Mission de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire).

=> Un deuxième CPE (au moins en urgence, le temps de rétablir une situation « normale » pour permettre d’ajuster, à terme, le nombre de postes aux besoins).

=> Des AED complémentaires (dont le nombre sera à déterminer en fonction du diagnostic sécurité qui sera diligenté dans l’établissement).
Connaissant la situation d’urgence, nous ne manquerons pas d’agir rapidement avant que les incivilités et les incidents n’empirent vers des faits encore plus répréhensibles. Des collégiens ont été menottés par la police nationale pour la première fois cette année et nous ne voulons pas que ceci se reproduise.
 
Quels peuvent être les enseignements dans un tel collège dans lequel la violence occupe l’essentiel des préoccupations de la direction et du personnel ? Comment peut-on espérer une continuité pédagogique et une stabilité des équipes lorsque de plus en plus de leur énergie est dévolue à gérer les violences ? Comment peut-on imaginer que le collectif des enseignants continue toutes leurs actions telles les activités lors du temps de pause méridienne s’ils ne sont respectés ni par les élèves ni par leur hiérarchie académique ? Quels sont les leviers restants pour la réussite scolaire lorsque l’appel au secours des enseignants en détresse n’est pas entendu ? Est-il normal qu’aucune réponse ne soit proposée par l’Éducation Nationale lorsque le climat est dégradé par la violence devenue quotidienne et banale dans un collège identifié REP ?
Nous vous remercions par avance de votre réponse et vous prions de recevoir, Madame la Rectrice, nos respectueuses salutations.

Pour le bureau et les parents élus du GIPE, bureau@gipe-limeilbrevannes.fr

Pièces jointes :

- Courriers des enseignants
- Courriers des représentants des parents d’élèves
- Articles de presse déjà sortis

Copie : Mme la DASEN, Mme la Principale, les professeurs et parents d’élèves du collège Janusz Korczak de Limeil-Brévannes et les élus membres du conseil d’administration.

mercredi 7 décembre 2016

Courrier Profs 07/12/2016 - Relance d'une demande de 2ème audience après succession de nouveaux incidents graves

Les professeurs et délégués des parents d’élèves du collège Korczak
Rue Janusz Korczak
94450 Limeil-Brevannes

Copie : sections syndicales FO, SNES et SNEP

Limeil-Brévannes, le 07 décembre 2016

A l’attention de Madame la Rectrice de l’académie de Créteil
S/C de Monsieur l'Inspecteur d'Académie,
S/C de Madame la Principale du collège J. Korczak

Objet : demande d’audience immédiate auprès du Rectorat


Madame la Rectrice, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Monsieur le Proviseur de Vie Scolaire,

Nous nous permettons de vous solliciter, une nouvelle fois, car nous sommes étonnés de ne pas avoir de réponse de votre part depuis un mois et ce, malgré nos dernières relances, notamment celle concernant notre demande d'audience du 25 novembre.

Il nous semble vital de vous alerter, une nouvelle fois, du caractère urgent de la situation que nous vivons. Les enseignants du Collège Janusz Korczak de Limeil-Brévannes se sentent en danger dans leur établissement et en péril dans leur mission d'enseignement : ILS FONT APPEL A VOUS POUR OBTENIR UN DEUXIÈME POSTE DE CPE ET LES 7 POSTES 1/2 DE SURVEILLANTS ATTENDUS.

Depuis dix jours, de graves incidents se succèdent :

1) à 5 jours d'intervalle, le personnel a dû faire face à deux « fausses » alertes incendie générées par les élèves de l'établissement ainsi qu'à un départ d'incendie volontaire dans les toilettes des garçons du préau pendant la récréation. Sachez que ce début d'incendie a nécessité l'intervention de la police nationale ce jeudi 17 novembre 2016.

2) 4 conseils de discipline ont été posés pour: (a) atteinte à l'intégrité d'une élève, (b) mise en danger d'autrui, (c) insolences répétées envers les professeurs, (d) atteinte à la personne et refus d'autorité envers un professeur.

3) les personnels de l'établissement ont dû gérer une augmentation des exclusions en interne pour violences entre élèves, insolences, menaces et/ou outrages à des personnels de la fonction publique.

4) le jeudi 24 novembre deux professeurs ont dû s'interposer entre deux élèves pour séparer la bagarre violente qui se déroulait sous leurs yeux. Les deux collègues se sont retrouvées griffées et marquées sur le poignet.

5) ce jeudi 01 décembre, un groupe d'élèves a empêché à tous les autres l'accès à l'étage par les escaliers, créant ainsi un attroupement au rez-de-chaussée et une situation de débordement ingérable pour les adultes en présence.

6) ce vendredi 02 décembre 2016, en l'absence de surveillants à la vie scolaire (qui étaient déployés sur d'autres postes stratégiques de l'établissement), un professeur a dû gérer seul une situation de crise immédiate qui a amené un élève à se permettre des bousculades et une opposition physique envers le-dit professeur, sous les yeux admirateurs et amusés de la classe. Ce professeur est encore en état de choc et souhaite déposer une main courante dans la semaine. Nous soulignons que cette situation ne se serait pas produite si un deuxième CPE était affecté dans le collège et si le nombre de postes de surveillants était pourvu dans leur totalité, comme cela avait été discuté lors de notre délégation à l'IA du 19 octobre 2016.

7) ce lundi 05 décembre, une élève a chuté  lors d’une bousculade faisant suite à un débordement lié à la sortie des élèves du collège.

Vous constaterez donc que depuis le 17 octobre 2016, date à laquelle les professeurs se sont mis en droit de retrait car la sécurité des élèves et des personnels de l'établissement étaient (déjà) en jeu, la situation est loin de s'être améliorée. Nous ne pouvons que vous alerter, une nouvelle fois, de la mise en danger des élèves et des professeurs devant une situation qui ne fait que s'aggraver. Dans ces conditions, force est de souligner l'impossibilité de remplir sa mission de service public pour les enseignants, et pour les élèves de tirer le moindre bénéfice de la situation d'Enseignement.

Nous sollicitons donc une demande d'audience immédiate dans vos bureaux car il vous appartient d'assurer la sécurité des élèves et des personnels qui se dévouent à leurs missions pédagogiques et à l'institution. Depuis le 02 octobre 2016, cinq courriers ayant l'appui des parents d'élèves vous sont déjà parvenus pour vous informer des faits mais aussi de notre souffrance et de notre profonde inquiétude. Face à un nouveau silence de votre part, nous serons dans l'obligation d'interrompre, une nouvelle fois, les cours et les parents alerteront les médias du manque de suivi de vos services sur notre situation, de l'indifférence voire de la négligence dont vous vous rendez coupable.

Veuillez croire, Madame la Rectrice, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, Monsieur le Proviseur de Vie Scolaire, en l'assurance de nos salutations distinguées.


L'équipe enseignante et les délégués de parents d’élèves du collège Janusz Korczak.